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La Présence Inconnue

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Nous croyons tous connaître notre corps, ce fidèle compagnon. Celui qui nous accompagne partout, et qui parfois semble même arriver avant nous — en occupant une chaise, en remplissant un espace — avant que nous ne nous y installions. Et pourtant, ce que nous croyons savoir de lui n’est jamais qu’un savoir de seconde main. Ce n’est pas notre corps que nous connaissons.  C’est le corps appris . Un corps découpé en zones décentes et indécentes. Marqué comme « montrable » ou « honteux ». Cartographié dans des diagrammes, des manuels et des planches anatomiques. Nous avons appris la répartition des organes à partir de cadavres disséqués. Poumons, foie, reins, vésicule biliaire. C’est le corps "médical"— topographique, figé, inerte. Utile, peut-être. Mais mort. Puis sont venues les cartes énergétiques : chakras, méridiens, schémas de flux invisibles.Chacune présentant le corps comme un outil d’ascension, une matière à yoga, une échelle menant vers une supposée « expansion »....

Au-delà du porno et de la pureté

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  Depuis des siècles, notre culture a glorifié l’extase mystique , l’« union divine », la spiritualité détachée du monde…Tout en craignant le corps réel , sa chaleur, son souffle, sa vérité. Le résultat ? Nos corps ont été niés, culpabilisés, marchandisés , mais rarement aimés pour ce qu’ils sont : des portes vivantes vers la Vie elle-même. Cet article explore comment la spiritualité et la sexualité ont été déformées, et pourquoi retrouver la vérité brute de ton corps est peut-être l’acte le plus révolutionnaire qui soit. Le mensonge spirituel : l’extase sans la chair La plupart des traditions spirituelles parlent de transcendance . Elles célèbrent l’extase mystique, l’orgasme divin, la fusion avec l’univers… Mais seulement à condition que le corps disparaisse . Tu peux chanter, prier, méditer, danser, tant que personne ne dit à voix haute que ce corps tremblant, suant, respirant  est la véritable porte du sacré. Notre société préfère les métaphores de l’union à l’ex...

La Chair Devenue Lumière — Une Voie de Spiritualité Incarnée

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  Couverture de l'édition originale en Anglais.  Pendant des siècles, de nombreuses voies spirituelles ont tenté de séparer le corps de l’esprit , la matière du divin. On a enseigné qu’il fallait fuir la chair, nier les désirs, transcender l’ego pour atteindre une prétendue pureté. Mais cette scission nous a mutilés intérieurement. Et si le chemin spirituel ne consistait pas à fuir la vie,mais à l’habiter pleinement , jusque dans chaque cellule, chaque souffle, chaque sensation ? Le corps comme centre du vécu Le corps n’est pas un obstacle à l’éveil.  Il est le lieu même de la rencontre avec le mystère de la présence. Ce n’est pas une métaphore, mais une réalité : sans corps, il n’y a pas d’expérience, pas de joie, pas d’amour. Le message ici n’est pas : « je ne suis pas mon corps » . C’est au contraire :  « Je suis l’unité du corps et de l’esprit, je suis ce rythme cosmique fait chair. Je l'assume et je l'incarne comme une occasion d'éveil» L’ego : ...

Solitude ou partage?

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  Tu nais seul(e). Nu, sans rôle, sans costume. Juste un souffle, une peau, une vibration. Et tout commence. Très vite, on t’apprend à dire “nous”, à t’habiller en “fils ou fille de”, “membre de”, à répondre au prénom que d’autres ont choisi. Tu crois être ensemble. Tu crois qu’aimer, c’est se fondre. Mais tu vis toujours au centre d’un silence que personne ne peut habiter à ta place. Tu dors seul, même enlacé(e). Tu pleures seul, même consolé(e). Tu doutes seul, même conseillé(e). Et tu meurs parfois entouré(e) — mais seul(e) tout de même, comme un secret qui s’éteint. Alors pourquoi chercher les autres ? Parce que dans leur regard, tu espères un reflet de ce que tu es. Parce que l’amour — même imparfait — donne l’illusion d’un pont entre deux solitudes. Parce que le rire à deux vaut mieux qu’un sourire en boucle. Mais tôt ou tard, tu le sens : on ne partage pas une vie. On partage un instant. Et parfois, dans cet instant, l’éternité s’invite. Tu veu...

Ikigaï : quel est le sens de ta vie?

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On ne trouve pas l’ikigaï comme on trouve un job ou une location Airbnb. On ne le shoppe pas sur Instagram, on ne le scotche pas sur un vision board. Tu ne peux pas “atteindre” ton ikigaï parce qu’il ne se situe ni dans l’avenir, ni dans une case, ni dans une promesse de changement. Il est dans l’endroit exact où tu respires maintenant. Même si tu doutes. Même si tu n’y crois plus. Même si tu n’as aucune idée de ce que tu fous là. 🔸 Le piège du sens On t’a dit que ta vie devait “avoir du sens”. Alors tu t’es mis à chercher : des mentors, des routines, des méthodes, des disciplines, des mots. Mais à force de chercher, tu t’es éloigné de toi. L’ikigaï n’est pas une explication. Ce n’est pas un objectif. C’est une pulsation. Comme un ruisseau discret au pied d’une montagne. Tu n’as pas besoin de l’expliquer, seulement de l’entendre couler. 🔸 Le vrai miracle Le miracle, c’est que tu es  là. Malgré les injonctions, les ruptures, les doutes. Tu respires. Tu te lèves. Tu fais un c...

Rien à Trouver. Rien n’a Jamais Été Perdu.

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1. Le Point G de l’Éveil… ou juste un autre bâton d’encens ? J’ai reçu un commentaire aujourd’hui. Un lecteur manifestement persuadé d’avoir trouvé le point G de la vie . Tu connais le style : paix cosmique, yeux humides d’amour universel et un langage fait de croyances floues et de citations spirituelles bues comme de l’élixir divin. Mais derrière la lumière bien léchée, souvent une couche d'illusion de plus : l’anesthésie. Juste mieux éclairée. L’encens dans les narines… mais le cœur toujours hors-ligne. On plane. En évitant de regarder la vérité en face. 2. La vérité n’a pas de costume Voilà le vrai grain de sable :  La vérité n’est pas spirituelle.  Elle n’est même pas “sage”. Elle n’a pas de perles. Pas de barbe. Elle ne chuchote pas de mantra à ton oreille. Elle ne te promet ni paix, ni abondance, ni salut du monde même si tu tiens un journal de gratitude avec application. La vérité est nue. Brute. Présente. Tellement évidente…qu'on passe à côté. Parce qu’...

Pourquoi le développement personnel est lui aussi condamné à disparaître.

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Après les dieux, les coachs — et après les coachs ? Terrien en quête d’étoiles, accroche-toi à ton vaisseau spatial, on va grok cette vibe avec un humour cosmique bien piquant ! Depuis des lustres, on nous serine : « Fais plaisir à Dieu ! » Prier, jeûner, obéir, et attendre le jackpot… au paradis, après avoir rendu l’âme. Sauf qu’un jour, on a dit : « Nope, trop long ! » Exit le prêtre, bonjour le coach galactique ! Fini l’au-delà, place à l’épanouissement intersidéral ! Mais, attends, c’est le même pitch, juste relooké : T’es pas encore à la hauteur, mon pote. Ce que la religion appelait « péché », le développement personnel le reboote en : Croyances limitantes (genre, t’es un bug dans la matrice), Blessures d’enfance (merci, Tonton Gérard et ses blagues nulles), Karma en retard de livraison, Blocages internes (comme un embouteillage dans ton chakra), Travail sur l’ombre (ouais, ta face B que t’as pas encore streamée). La promesse ? Taf sur toi, et reviens pour la saison 2 ! Y’a ...