Ce n’est pas la vie qui est dure
Ce sont les histoires qu’on se raconte qui nous cassent le moral...
Si vous examinez de près les problèmes rencontrés dans votre vie, vous ferez une découverte étonnante — et profondément libératrice.
Ce qui vous fait souffrir, ce ne sont jamais les faits eux-mêmes. Ce n’est pas le découvert bancaire. Ce n’est pas le texto non répondu. Ce n’est pas le mal de dos.
C’est tout ce que vous y ajoutez.
Ce sont les histoires. Les récits. Les “et si ?”. Les “ça recommence”. Les “je ne m’en sortirai jamais”.
Autrement dit : le roman intérieur que vous écrivez à partir d’un fait brut.
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L’effet loupe
Un événement surgit : un refus, un imprévu, une douleur.
Et là, on zoome.
Plus rien n’existe autour. Le ciel ? Le corps ? Le goût du thé ?
Effacés.
Vous êtes captif du scénario : “je suis en danger”, “je suis seul(e)”, “je suis en échec”.
Mais regardez bien : ce n’est pas le fait qui vous emprisonne.
C’est l’interprétation, l’attente, la comparaison avec “l’autre version”, celle qu’on aurait voulue vivre :
“Ah si j’étais riche…”
“Ah si j’étais aimé(e)…”
“Ah si je n’avais pas dit ça…”
Voilà comment l’ombre du désir obscurcit la lumière de ce qui est.
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Une imagination en roue libre
L’imagination a un pouvoir illimité.
Mais utilisée sans conscience, elle devient un piège.
Elle crée des réalités alternatives que l’on compare à la nôtre — et dans cette comparaison, on perd toujours.
On s’invente des histoires tragiques à partir de faits neutres.
On se raconte des films intérieurs… et on finit par y croire.
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Comment briser le sortilège ?
Voici une recette simple et magique, applicable à (presque) tous les problèmes :
1. Coupez le son
Arrêtez de parler de ce qui vous arrive. À vous-même comme aux autres.
Pas de récit. Pas d’explication. Silence intérieur.
2. Revenez au fait brut
Qu’est-ce qui est réellement là ?
Une sensation dans le corps ? Un chiffre sur un écran ? Une phrase dite par quelqu’un ?
Pas ce que vous pensez de cela. Juste le fait.
3. Enlevez la narration
Aucune projection. Aucun “ça va mal finir”.
Juste le présent tel qu’il est, sans doublage dramatique.
4. Respirez
Oui, littéralement. Ramenez votre attention à votre souffle.
C’est là que se cache la seule vérité vivante : celle de votre présence.
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La vérité ? La vie n’est pas dure.
Elle est.
Elle change.
Elle se transforme.
Elle vous propose une expérience.
À chaque instant.
Ce donne l'impression que c'est dur, c’est de résister à ce qui est.
Ce qui libère, c’est d’y dire oui.
“Résister à ce qui est”, ça veut dire quoi concrètement ?
Cela signifie refuser intérieurement une situation, un fait, un ressenti.
Même si extérieurement vous “faites face”, à l’intérieur, vous dites non :
• Un imprévu vous agace → “Ça ne devrait pas arriver.”
• Une douleur persiste → “Je veux que ça s’arrête.”
• Une personne vous blesse → “Elle n’a pas le droit.”
Ce non intérieur crée de la tension, du stress, de la fatigue émotionnelle.
Car vous entrez en lutte contre la réalité elle-même.
Résultat :
• Vous ruminez.
• Vous vous épuisez.
• Vous perdez tout pouvoir d’action.
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“Dire oui à ce qui est”, ce n’est pas tout accepter passivement.
C’est accepter que “ceci est là, maintenant”.
• Ce n’est pas un jugement.
• Ce n’est pas une résignation.
• Ce n’est pas une soumission.
C’est un point de départ lucide et serein.
Vous dites :
“Ceci est là. Je ne peux pas le nier. Alors j’arrête de m’y opposer mentalement. Je le regarde en face, sans filtre.”
Et c’est à partir de ce oui que l’énergie revient, la créativité se remet en mouvement, le discernement s’ouvre.
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Exemples concrets :
Situation Réaction de résistance (NON) Réaction de libération (OUI)
Douleur physique “C’est insupportable, je déteste ça.” “Il y a une douleur. Elle est là. Je respire avec.”
Retard imprévu “C’est injuste, ça gâche tout.” “OK. Il y a un retard. J’accueille ce vide imposé.”
Rupture ou conflit “Je n’arrive pas à croire qu’on m’ait fait ça.” “C’est arrivé. C’est là. Je sens ce que ça fait en moi.” Échec ou difficulté “Pourquoi moi ? J’ai tout raté.” “Il y a une difficulté. Je suis en train d’apprendre.”
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🔹 Pratique express du “oui”
1. Ferme les yeux 10 secondes.
2. Ressens ce qui t’habite là maintenant. Même si c’est flou.
3. Dis intérieurement :
“Oui. Je sens. Je n’ai pas besoin de comprendre tout de suite. C’est là.”
4. Inspire profondément. Expire lentement.
5. Répète encore une fois :
“Je ne m’oppose pas. Je laisse la vie être ce qu’elle est, maintenant.”
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Le “oui” n’est pas une solution magique.
C’est une posture intérieure.
Un art de ne pas se contracter contre la vie.
Et c’est souvent la clef pour que les solutions viennent… par elles-mêmes.
Voici un exemple clair et incarné d’une crise financière et de la manière de l’alchimiser selon l’approche du “oui à ce qui est” :
Exemple : Crise financière
Tu te retrouves avec un compte à découvert.
Les factures s’accumulent.
Tu ressens : panique, honte, tension.
Tu te racontes :
“Je n’y arriverai jamais. Tout s’effondre.”
Ce que fait la résistance (le NON) :
• Tu refuses la situation.
• Tu te racontes des scénarios catastrophes.
• Tu agis dans l’urgence ou la peur (mauvaises décisions, repli, évitement).
• Tu perds ton énergie vitale.
C’est comme te battre contre une porte fermée à double tour en pensant que tu vas l’ouvrir plus vite.
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Comment alchimiser avec un oui radical :
1. Pause. Respiration. Retour au corps.
“OK. Il y a un manque d’argent aujourd’hui. C’est un fait.”
Tu retires le poison mental du jugement.
Tu ne fais plus de la situation une faute personnelle.
Tu regardes les chiffres… sans panique. Comme on regarde un thermomètre.
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2. Tu descends dans la sensation.
“Qu’est-ce que je ressens ? Une crispation au ventre ? De la peur ? Une envie de fuir ?”
Tu ne fuis pas. Tu sens.
C’est ici que commence la transmutation.
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3. Tu poses une intention claire.
Pas une plainte, pas une demande désespérée.
Un engagement intérieur tranquille.
“Je choisis la fluidité. Je choisis de recevoir. Je m’ouvre à une solution simple.”
Tu n’imposes pas le comment.
Tu dis oui à la circulation.
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4. Tu agis avec calme et clarté.
Tu n’es plus en train de fuir, ni d’essayer de contrôler l’incontrôlable.
Tu reviens à la simplicité de ce qui peut être fait ici et maintenant :
• Tu recontactes quelqu’un que tu n’osais plus appeler.
• Tu proposes un service que tu n’avais jamais osé vendre.
• Tu regardes tes dépenses sans te juger.
Et surtout, tu changes de posture intérieure.
Tu sais qu’il y a toujours une solution,
si tu lèves le pied, que tu respires, que tu lâches le scénario figé que tu voulais imposer.
Tu cesses d’être l’ingénieur crispé du barrage.
Tu deviens le ruisseau.
Et les ruisseaux… connaissent toujours la route.
Même au milieu d’un cyclone, tu t’installes dans la confiance totale (pas 99,9%, 100% c'est ce qu'on appelle "la Foi".
Pas une confiance naïve, mais celle de quelqu’un qui a vu que la vie s’en sort toujours mieux quand on ne la bloque pas avec ses peurs.
Et si vraiment, tu n’y arrives pas ?
Alors pose-toi cette simple question :
“Dans le pire des cas… qu’est-ce qui peut m’arriver ?”
Tu verras : ce n’est jamais la fin du monde.
Et surtout : ce que tu es profondément, l’essentiel vivant en toi — n’a jamais été touché.
Et surtout, ne crois pas que la solution viendra de l’extérieur :
Pas de Dieu lointain à supplier,
pas de banquier à attendrir,
pas de miracle à gratter sur un ticket.
Tout ça, c’est le Père Noël.
Et tu n’es plus un enfant.
Parce que le vrai Père Noël… c’est toi.
Et le Pôle Nord où les lutins fabriquent les jouets,
c’est ta créativité,
quand tu la libères,
quand tu l’utilises pour créer au lieu de t’auto-détruire.
Ce “oui” au réel n’est pas un renoncement. C’est une autorisation de puissance. Une bascule. Un recentrage. Une verticale retrouvée. Une ouverture absolue.
Dès que tu cesses de résister, tu reviens au centre, là où tout part de toi, là où tu ne fabriques rien mais où tout se crée à travers toi.
Tu n’es pas là pour corriger le monde. Tu es l’ouverture par laquelle il s'invente. Comme le soleil, tu ne décides ni de briller, ni de t’éteindre. Tu émets naturellement car c'est ta nature. Sans stratégie. Sans calcul. Sans crainte des nuages.
La puissance ne lutte pas. Elle rayonne : libre, vivante, silencieuse, même quand personne ne la regarde.
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