Solitude ou partage?
Tu nais seul(e). Nu, sans rôle, sans costume. Juste un souffle, une peau, une vibration. Et tout commence. Très vite, on t’apprend à dire “nous”, à t’habiller en “fils ou fille de”, “membre de”, à répondre au prénom que d’autres ont choisi. Tu crois être ensemble. Tu crois qu’aimer, c’est se fondre. Mais tu vis toujours au centre d’un silence que personne ne peut habiter à ta place. Tu dors seul, même enlacé(e). Tu pleures seul, même consolé(e). Tu doutes seul, même conseillé(e). Et tu meurs parfois entouré(e) — mais seul(e) tout de même, comme un secret qui s’éteint. Alors pourquoi chercher les autres ? Parce que dans leur regard, tu espères un reflet de ce que tu es. Parce que l’amour — même imparfait — donne l’illusion d’un pont entre deux solitudes. Parce que le rire à deux vaut mieux qu’un sourire en boucle. Mais tôt ou tard, tu le sens : on ne partage pas une vie. On partage un instant. Et parfois, dans cet instant, l’éternité s’invite. Tu veu...