Solitude ou partage?

 


Tu nais seul(e).

Nu, sans rôle, sans costume.

Juste un souffle, une peau, une vibration.

Et tout commence.


Très vite, on t’apprend à dire “nous”,

à t’habiller en “fils ou fille de”, “membre de”,

à répondre au prénom que d’autres ont choisi.

Tu crois être ensemble.

Tu crois qu’aimer, c’est se fondre.


Mais tu vis toujours au centre d’un silence que personne ne peut habiter à ta place.

Tu dors seul, même enlacé(e).

Tu pleures seul, même consolé(e).

Tu doutes seul, même conseillé(e).

Et tu meurs parfois

entouré(e) —

mais seul(e) tout de même,

comme un secret qui s’éteint.


Alors pourquoi chercher les autres ?

Parce que dans leur regard, tu espères un reflet de ce que tu es.

Parce que l’amour — même imparfait —

donne l’illusion d’un pont entre deux solitudes.

Parce que le rire à deux vaut mieux qu’un sourire en boucle.


Mais tôt ou tard, tu le sens :

on ne partage pas une vie.

On partage un instant.

Et parfois, dans cet instant,

l’éternité s’invite.


Tu veux fuir la solitude ?

Elle est ton premier souffle.

Tu veux retenir l’autre ?

Il est en exil, comme toi.

Alors, que faire ?

Aimer sans possession.

Vivre sans attente.

Donner sans calcul.

Et mourir en paix,

même seul,

avec l’infime joie

d’avoir touché, un jour,

le mystère d’un “nous” qui ne s’explique pas.


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