Loi d'attraction = loi d'obstruction
Il paraît qu’on peut tout accomplir à condition d’y croire fort.
Il paraît que la réalité obéit à nos pensées.
Il paraît que vouloir, c’est pouvoir.
On appelle parfois ça la loi d'attraction et c'est devenu l'article fétiche du supermarché des croyances.
Oui. Il paraît qu'il suffit de programmer correctement pour attirer...
Mais dans les faits, tu peux vouloir que ton train arrive à l’heure, et pourtant… un sanglier suicidaire, une grève surprise ou un employé SNCF en pleine crise d’Ikigaï peuvent remettre toute ta volonté à sa juste place : sur le quai, les bras ballants, à contempler l’impuissance humaine.
Le problème, ce n’est pas la volonté.
Le problème, c’est le moi qui veut.
...
Qui est ce « je » qui affirme : je veux ?
Un enfant ? Un tyran ? Un manager ? Une conscience éveillée ?
Ou juste un petit bonhomme intérieur, très motivé mais mal renseigné sur les lois du réel ?
2. La réalité n’est pas un prestataire
Non, la réalité ne travaille pas chez Amazon. Elle ne livre pas en 24h ce que tu as mis dans ton panier vibratoire.
Et pour cause : elle ne te sert pas.
Elle danse avec toi.
Mais pour cela, encore faut-il que tu entres dans le rythme.
Beaucoup croient manifester la réalité alors qu’ils s’agitent en pyjama dans leur salon, persuadés qu’un vision board suffira à faire d’eux un surfeur illuminé, un écrivain inspiré ou un millionnaire ascensionné.
Mais la réalité, elle, s’en fout de tes envies.
Elle s’ajuste à ce que tu es, pas à ce que tu veux.
3. « Que ma volonté soit faite » : inversion mystique ou erreur de casting ?
Dans la version originale, c’était :
Que ta volonté soit faite sur la Terre comme au Ciel.
Mais voilà, on a glissé. Le développement personnel a mis un costume trois-pièces au divin, une Rolex au poignet de Bouddha, et a retourné la phrase en slogan de supermarché spirituel :
Que ma volonté soit faite, partout, tout le temps, avec option karma express.
Le problème ?
La version égocentrée de cette prière ne fonctionne pas.
Et tant mieux.
Car le jour où nos volontés fragmentées commenceraient à se réaliser à la lettre, le monde exploserait sous le poids de nos caprices mal digérés.
4. La vraie puissance : vouloir avec
Vouloir contre la réalité, c’est lutter.
Vouloir avec elle, c’est créer.
Ce que l’eau t’apprend, ce que le vent t’enseigne, ce que ton propre souffle murmure, c’est ceci :
La véritable puissance n’est pas dans le muscle de la volonté,
mais dans l’alignement avec ce qui est.
Tu veux que ta force vitale manifeste ce qui résoudra tes problèmes et satisfera tes aspirations profondes?
Commence par arrêter de vouloir à tout prix.
Sois l’eau.
Epouse les creux.
suis le passage.
laisse toi flotter avec le courant.
5. Ce que tu veux n’est pas toujours ce que tu es
Voilà une vérité un peu dure à avaler :
Tu peux désirer quelque chose qui ne te ressemble pas.
Le mental fabrique des désirs.
La conscience écoute ce qui est juste.
Tu peux vouloir une vie calme et fuir l’ennui,
vouloir l’amour et avoir peur de te montrer nu,
vouloir écrire un livre sans jamais prendre le temps de te taire.
Ce que tu veux dit peu de toi.
Mais ce que tu es prêt à recevoir en dit long.
Et c’est là que ta volonté commence à se transformer :
Quand tu n’es plus celui qui exige,
mais celui qui devient capable d’accueillir.
6. Et si ta volonté était divine… mais pas comme tu l’imagines ?
Ce qu’il faut comprendre, c’est que la volonté la plus puissante n’est pas celle qui tape du poing, mais celle qui fait silence en soi, jusqu’à entendre l’élan juste.
C’est le moment où tu n’es plus dans la lutte mais dans l’évidence. Ce que tu fais devient naturel.
Ce que tu vis résonne. Ce que tu veux n’a plus besoin de forcer, car cela veut déjà à travers toi.
À ce moment-là, tu peux dire, sans forcer : Que ma volonté soit faite.
Parce qu’en vérité, il n’y a plus deux volontés.
7. Le monde n’a pas besoin de plus de volonté. Il a besoin de plus de vérité.
Vouloir est légitime. Créer est naturel. Mais il est temps de distinguer entre le vouloir frénétique d’un
moi qui panique et la volonté paisible d’un être qui rayonne. Et souvent, la vraie question n’est pas :
Que veux-tu ? Mais : Es-tu prêt à attendre pour accueillir ce que tu es vraiment ?
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