Ton corps est ton seul gourou



Tu ne possèdes pas ton corps. C’est lui qui te possède. L’idée qu’on “habite un corps” est une illusion raffinée. Tu n’es pas dans un corps. Tu es un corps. Et tu l’as oublié.

Le spiritualisme moderne prétend “revenir dans le corps” comme si c’était une application à télécharger. Pendant ce temps, l’esprit se prend pour le capitaine du navire. Il médite, il répète des affirmations, il visualise. Mais il ignore l’unique guide qui ne ment jamais : le corps.

L’esprit traduit. Le corps parle vrai.

L’esprit est une interface. Un traducteur. Une console de pilotage sophistiquée. Mais la source ne se trouve pas dans l’écran. La source est non-locale. Esprit, Conscience, Dieu, le Champ — peu importe le nom.Le corps, lui, ne traduit pas. Il manifeste.

  • Une tension dans la nuque ?

  • Un souffle qui raccourcit ?

  • Un organe qui crie sans bruit ?

Ce ne sont pas des bugs. Ce sont des messages sacrés. Des lettres d’amour en langage somatique.

Le seul maître à rencontrer est celui sur lequel tu es assis.

Les “grands maîtres” l’ont dit en paraboles. « Le Royaume est en vous. » Mais on a cru qu’il s’agissait d’une âme, d’une lumière, d’un être supérieur.

La vérité est plus simple : Le corps est ce royaume. Et il est temps de s’asseoir à ses pieds avec respect. C'est la voie la plus rapide et la plus simple.

Nous avons : exploité le corps comme un outil, tenté de le dompter, culpabilisé ses désirs,, nié ses élans, projeté sur lui des programmes religieux, ascétiques ou new-age. Mais malgré tout, il continue de nous dire la vérité, sans filtre. Sans punir. Sans hurler. Il montre.

Guérir, c’est passer du contrôle au dialogue

Le corps n’a pas besoin d’être “corrigé”. Il a besoin d’être entendu. Commence ici :

  • Au lieu de “relâcher les tensions” → ressens où l’espace a besoin de s’ouvrir.

  • Au lieu de “travailler sur ta posture” → perçois comment la colonne cherche à s’ériger d’elle-même.

  • Au lieu de “te soigner” → demande ce que ton corps veut te révéler.

Ce n’est pas toi qui conduis. C’est la sagesse incarnée qui veut te parler.

 Pratique simple : le trône de ton incarnation

  1. Assieds-toi, pieds nus, colonne libre.

  2. Dis en silence : « Je ne suis pas ici pour commander, mais pour apprendre. »

  3. Écoute. Ressens. Observe ce qui s’ouvre ou résiste.

  4. Pose cette question : « Que veux-tu que je voie ? »

  5. Laisse émerger un micro-mouvement, un frisson, une impulsion.

  6. Ne cherche rien. Reste avec ce qui vient.

Ce n’est pas une technique. C’est une offrande.


 Ton corps est ton maître. Personne d’autre ne possède ta vérité.

Aucun guide spirituel ne connaît ton bassin, tes tissus, ton diaphragme. Aucun livre ne sait comment ta hanche raconte ton enfance. Aucune doctrine ne sent l’intelligence de ton souffle quand il se libère. Ta carte intérieure n’est pas cachée. Elle est ignorée. La voie n’est pas de maîtriser le corps. C’est d’être maîtrisé par lui, dans l’amour. Pas par soumission. Par révérence.

 Et quand tu acceptes de l’écouter, il te murmure : « Tu n’as jamais été séparé. Tu es chez toi depuis toujours. »


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