Quand le paradis devient l’enfer
Et si ton rêve de perfection était en réalité un piège ?
As-tu déjà imaginé vivre dans le paradis ultime ?
Celui que toutes les religions promettent.
La terre sainte.
Le royaume de paix.
Le happy end cosmique.
Plus aucun problème.
Plus de conflits.
Juste une paix parfaite.
Dieu en mode guitare acoustique.
Des anges qui chantent en boucle.
Zéro frustration.
Des désirs exaucés avant même d’être formulés.
Tu te réveilles chaque matin dans une lumière douce,
habillé(e) par des archanges stylistes,
entouré(e) de partenaires parfaits qui t’adorent.
Rien à faire, rien à prouver, rien à craindre.
Le rêve, non ?
…Pendant une semaine peut-être.
Trop de paix tue le vivant
Parce qu’à un moment, tu vas commencer à te gratter intérieurement.
Pas à cause d’un démon oublié.
Non.
À cause d’un trop plein de perfection.
Tout est lisse.
Tout est prévu.
Tout est “bien”.
Et c’est là que l’ennui cosmique commence à suinter.
Tu te mets à regretter la moindre imperfection humaine :
le petit ratage,
l’émotion imprévue,
l’envie non comblée,
la rencontre chaotique,
la nuit blanche.
Même la douleur avait un goût, une couleur.
Tu n’as pas été conçu(e) pour flotter dans la ouate
L’humain ne se nourrit pas de perfection.
Il se nourrit de tension créatrice, de mouvement, de contraste.
Ce n’est pas le calme éternel qui nous éveille,
c’est la friction, le doute, l’imperfection vécue avec intensité.
Le paradis, quand il devient statique,
devient l’enfer blanc.
Pas de cris. Pas de guerre.
Mais plus rien à explorer.
Et là, tu implores le retour du jeu.
Un peu de bordel.
Un peu de risque.
Un peu de “vivant”.
Et si le vrai paradis, c’était ici, maintenant ?
Ici, dans cette vie qui ne te donne aucune garantie.
Ici, où tout est fragile, vibrant, bancal.
Ici, où l’amour n’est jamais tout à fait stable,
où le corps vieillit,
où les plans échouent,
mais où quelque chose en toi reste libre.
Le vrai paradis n’est peut-être pas un havre éternel.
C’est peut-être ce moment précis où tu n’as rien, mais tu es entier.
Ce moment où tu tombes.
Où tu te relèves.
Où tu te réinvente.
Le vrai piège, ce n’est pas l’enfer.
C’est le silence parfait du faux paradis.
et peut-être qu’un jour, après mille heures de sérénité parfaite,
tu chuchoteras à Dieu :
“Remets-moi un peu de chaos…
…j’ai envie de recommencer à créer.”
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